La Fonderie de Bretagne assassinée de sang froid par le groupe Renault

Après 4 ans de mobilisation exceptionnelle des salariés, des organisations syndicales et des collectivités locales, l’annonce de la fermeture probable de la Fonderie de Bretagne constitue un véritable séisme industriel, économique, social, territorial et humain.

En ces heures très sombres pour le Pays de Lorient, le Morbihan et la Bretagne, nos pensées, nos regards et notre engagement se concentrent en direction des plus de 300 salariés de la Fonderie de Bretagne et de ses sous-traitants, ainsi que de leurs proches, qui subissent une terrible épreuve personnelle et collective à quelques jours des fêtes de fin d’année.

Refusant de s’engager sur un volume de commandes nécessaire à la viabilité à court terme du site, le groupe Renault, avec un cynisme et une désinvolture qui relèvent de l’indignité, a décidé d’assassiner de sang froid un outil industriel majeur.

Alors même que Renault compte l’État comme actionnaire à hauteur de 15% et a très largement bénéficié d’argent public ces dernières années afin de faire face aux crises récurrentes de la filière automobile, les dirigeants de Renault ont sans aucun état d’âme pris la responsabilité de sacrifier de très nombreux emplois et de très précieuses compétences professionnelles. Ce faisant, il fragilise gravement un écosystème productif qui contribue activement à notre souveraineté industrielle et technologique.

Nous dénonçons également les décisions irresponsables du président de la République de ces derniers mois qui ont plongé le pays dans l’instabilité chronique, démonétisé la parole de l’État et privé ce dernier du pouvoir d’engager le rapport de force avec le groupe Renault, alors même qu’il en est l’actionnaire historique. Cette impuissance politique est d’autant plus coupable que les pouvoirs publics s’étaient dit prêts à mobiliser plus de 17 millions d’euros (Etat, Région Bretagne et Lorient Agglomération) afin de soutenir le projet de reprise porté par Private Assets et accompagné de façon très volontariste par la direction de la FDB.

Après cette annonce incompréhensible, injustifiable et inexcusable, les élus et militants socialistes morbihannais expriment leur colère et appellent le président de la République et le Premier ministre à prendre leurs responsabilités pour exiger du groupe Renault qu’il reconsidère sa position.

Nous renouvelons l’expression de notre entier soutien et de notre totale solidarité aux salariés et à leurs familles et leur confirmons que nous nous tiendrons à leurs côtés autant que nécessaire.

Simon Uzenat
Sénateur du Morbihan
Conseiller régional
Premier secrétaire fédéral du PS Morbihan

Gaëlle Le Stradic
Conseillère régionale
Conseillère municipale et communautaire de Lorient

et les militant·e·s s du Parti socialiste du Morbihan

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